Un jour, Julie a entendu des voix qui la menaçaient. Des médecins lui ont fait des électrochocs, des marabouts ont tenté de l’exorciser, elle a avalé plein de médicaments, bu tout un tas de potions, passé des jours à l’hôpital et de longues heures enfermée chez elle à tenter d’oublier le passé et d’imaginer l’avenir. Administrativement parlant, elle est depuis sa première hospitalisation une « handicapée » à 80%. A mes yeux, elle est une amie précieuse, une âme sensible, une résistante qui a décidé qu’elle ne ferait pas « une carrière de victime ». Depuis cinq ans, je la filme. Ensemble, nous plongeons dans son passé et nous y découvrons l’histoire d’une héroïne.
Sélectionné aux Rencontres Images Mentales de Bruxelles (2023) au Sheffield Doc Fest (2022), et aux Écrans Documentaires d’Arcueil (2021).
À la fin des années 1990, Mia Ma regarde sur son poste de télé le film de Jean-Pierre Thorn Faire kiffer les anges, portée par son appétence pour la danse hip-hop. Elle découvre avec enthousiasme un genre de documentaire qu’elle n’avait jamais vu, qui transforme l’intime en politique et le réel en cinéma. Ce n’est que dix ans plus tard, après avoir servi du poulet au KFC, porté des costumes d’hôtesse d’accueil et de mascottes, obtenu une maîtrise de philo, écrit dans des magazines, filmé-monté des vidéos classées X, des reportages, des films institutionnels et des tutos DIY, qu’elle décide de s’initier à la réalisation aux Ateliers Varan, convaincue que le cinéma documentaire est une voie privilégiée pour interroger le monde dans lequel nous vivons.
CINÉMA DU PARC